Un rapport gouvernemental révèle que le ministre Peter MacKay a minimisé le coût de la mission en Libye

Communiqué
Pour publication immédiate
11 mai 2012

(Ottawa) Le ministre de la Défense Peter MacKay a présenté des chiffres grossièrement sous-évalués relativement à l’intervention des Forces canadiennes en Libye l’an dernier, selon ce que montrent les coûts différentiels du Rapport sur les plans et les priorités 2012-13 du MDN.

En juin 2011, le ministre MacKay a déclaré aux Canadiens que le coût différentiel de la mission en Libye entre mars 2011 et la fin septembre 2012 serait d’environ 60 M$. La mission a ensuite été prolongée d’un mois pour se terminer officiellement le 31 octobre 2011.

Les chiffres du Rapport sur les plans et les priorités, publiés cette semaine, montrent que le coût différentiel réel de la mission a atteint 99,8 M$, soit 40 M$ de plus que ce que le ministre MacKay avait estimé.

Cet écart peut s’expliquer en partie — pour environ 15 % — par la prolongation d’un mois de la mission. Mais, même si l’on augmente l’évaluation du ministre proportionnellement, jusqu’à 70 M$, on est encore éloigné par 30 M$ du coût réel de la mission.

« En juin 2011, l’Institut Rideau avait averti que le coût de la mission serait probablement beaucoup plus élevé que ce qu’avait annoncé le ministre MacKay, avec des coûts différentiels réels probablement dans la fourchette des 80 à 85 M$, » dit Bill Robinson, chercheur en défense et conseiller principal auprès de l’Institut Rideau. « Au bout du compte, même cette projection s’est avérée trop basse. »

Mais une fois ajustée pour le prolongement d’un mois de la mission, pour atteindre la fourchette de 92 à 98 M$, la projection de l’Institut Rideau s’est avérée beaucoup plus proche des coûts finaux que l’évaluation de MacKay.

« Comme dans le fiasco du chasseur furtif F-35, il semble que le ministre MacKay a délibérément minimisé les coûts véritables des opérations en Libye à l’époque », dit Steven Staples, président de l’Institut Rideau.

Le ministre MacKay a discuté de l’évaluation de l’Institut Rideau dans un échange avec l’ancien ministre de la Défense John McCallum lors d’une audience du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, le 14 juin 2011 :

McCallum : Ma prochaine question porte sur le coût de la mission en Libye, que j’appuie fortement, d’ailleurs. Or, je crois que vous avez dit qu’elle coûterait environ 60 millions de dollars pour les six mois entiers.

MacKay : C’est exact pour l’extension, si l’on suppose que le vote…

McCallum : Mais l’Institut Rideau, entre autres, affirme que ce sera bien plus cher, en réalité. Qu’est-ce que ce chiffre englobe? Tient-il compte de l’amortissement des avions ou des salaires des militaires? Et quel est le coût unitaire des bombes guidées?

MacKay : Tout d’abord, il s’agit d’un coût différentiel, alors les aspects comme l’amortissement et les salaires ne sont pas compris. Ce chiffre n’entre habituellement pas dans le calcul du coût différentiel d’une mission. Ainsi, l’Institut Rideau a tort, comme c’est souvent le cas. (Traduction officielle)

«  Dans les faits, les estimations fournies par l’Institut Rideau n’étaient explicitement que pour les coûts différentiels seulement, de sorte que c’est Peter MacKay qui avait tort sur ce point, tout comme il avait tort relativement aux coûts réels de la mission », dit Bill Robinson.

L’Institut Rideau est un groupe indépendant de recherche, de représentation et de consultation basé à Ottawa.

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Estimation des coûts des opérations internationales des FC
http://www.vcds-vcemd.forces.gc.ca/sites/page-eng.asp?page=13530

Information :

Bill Robinson, conseiller principal auprès de l’Institut Rideau
cour. newman-robinson@rogers.com

Steven Staples, président de l’Institut Rideau
cour. sstaples@rideauinstitute.ca

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